mardi 7 septembre 2010

Passion sténopé




Le sténopé c'est, si l'on peut, dire le système D de la photographie. En faisant un trou dans une boîte, on peut obtenir le principe de la camera obscura. La lumière rentre par ce petit trou. Ainsi se forme l'image inversée de la réalité extérieure sur le papier disposé à l'opposé du trou à l'intérieur de la boîte.

C'était le dernier week-end où nous pouvions profiter d'une exposition de sténopés à la galerie du Centre Iris, Variations & Fugues en Sténopé. Dans cette exposition, la galerie montre, qu'à l'heure du numérique, les artistes photographes n'ont pas tous délaissé le procédé chimique et physique de la photographie ; le travail du laboratoire tient encore de la magie et le sténopé fait partie aussi des techniques passionnantes de la création d'images.

A partir d'une sélection de onze artistes, on découvre des images chargées de poésie ou d'autres plus surprenantes et amusantes. Ces artistes ont compris que le sténopé était un procédé très libre et qu'ils pouvaient y laisser aller leur créativité au gré de leurs envies. Sabrina Biancuzzi, Christian Poncet, Gilles Picarel, Hervé Le Goff, Mieko Tadokoro, Frédérique Riba Sarat, Pascale Peyret, Bastien Defives, Fabrice Lassort, Richard Caillot, Patrick Caloz sont ces artistes qui laissent aller leur imagination et leur inventivité. La galerie du Centre Iris a choisi un éventail assez large pour proposer des séries d'images très différentes les unes des autres. On passe des aventures végétales de Pascale Peyret dans sa série Bugs in my Garden à Mieko Tadokoro qui présente des superpositions d'images construites grâce à un procédé de boîte vitrine, sa série photographique s'intitulant d'ailleurs Vitrines parisiennes. Richard Caillot propose lui des images faisant référence aux premières photographies de Nicephore Niepce et de Henri Fox Talbot en réalisant des vues à partir d'une fenêtre. Patrick Caloz utilise le moyen de la déambulation pour créer ses photographies de rues désertes sans présence humaine.

Le sténopé a cette vertu de nous emmener dans d'autres univers. Grâce aux ambiances que le procédé engendre dans sa fabrication d'images, on est tout de suite transporté dans une nouvelle dimension. Sabrina Biancuzzi, Christian Poncet, Gilles Picarel en sont des exemples types. Leurs images sont atemporelles, dénués de personnages, baignent de mystère.

Même si l'exposition est finie, elle rentre dans mes petites archives Des Mots qui Regardent et cela démontre ainsi que le système D de la photographie n'a pas dit son dernier mot et que le sténopé a de beaux jours encore devant lui.


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