mardi 9 octobre 2012

Chris Jordan



Au hasard d'une recherche sur une espèce animale, je suis tombée sur la photographie d'une dépouille volatile. D'abord on croit à une composition plastique mais très vite on doute de cet assemblage, on émet l'hypothèse que ce corps a bien été photographié en l'état. Très intriguée par cette image, j'ai suivi le lien de la photographie et je suis arrivée à la figure photographique de Chris Jordan. Il est l'auteur de plusieurs photographies similaires? Préoccupé par l'environnement et la consommation à outrance, il dénonce nos comportements qui ont des répercussions désastreuses sur la faune et la flore.


lundi 8 octobre 2012

Sculptures photographiques lumineuses de François Delebecque



 Mais qu'est-ce donc que ces photographies de corps nus associés à d'étranges machines ?
Au secours ! Je viens de rentrer dans l'atelier de torture de Joël Peter Witkin !
Mais non ces appareils, aussi mystérieux soient-ils, ne servent pas à des séances sadomasochistes mais font place à un univers à la fois drôle et poétique. La VOZ'Galerie présente en effet des objets, des films et des photographies de François Delebecque sous le titre Sculptures photographiques lumineuses, «Hublots, cages et suspensions». Une grande majorité des oeuvres photographiques montre des corps tels des objets sculpturaux. Les nus sont beaux, sans vulgarité, sans excès. Les nus ocres en sont la plus belle preuve, plus intéressants par ailleurs que les photographies issues de la série « Cordes ». Ils baignent presque tous dans le motif de la feuille de vigne qui connote évidemment la sexualité ; ils prennent parfois des postures de séduction, parfois des postures de jeu et d'autres fois des postures de puissance. Les corps de François Delebecque dansent véritablement. L'artiste a accompagné ses photographies de chariots, ces engins si intrigants évoqués plus haut. Ce sont ces mêmes machines qui sont utilisés dans la mise en scène photographiée. Comme l'auteur les appelle, ce sont « les acteurs essentiels » de ses films et photographies qui ont leurs propres forces en tant que pièces indépendantes.
Au sous-sol de la galerie, l'ambiance de la salle devient réellement onirique. C'est dû aux sculptures lumineuses et aux films qui occupent cet espace. En suspension, en boîte, en hublot, sur chariot, la photographie devient un objet en trois dimensions. Sa lecture est liée au dispositif de présentoir. Quelque chose de jubilatoire émane de toutes ces sculptures lumineuses, ainsi que de ces films. Les courts-métrage présentés traduisent l'univers poétique de l'artiste.
Une exposition très agréable qu'on doit aller voir avant le 24 novembre à la VOZ'Galerie à Boulogne-Billancourt. A vos agendas !

jeudi 4 octobre 2012

Martine Lafon, "Peindre sur la couleur mouillée"



 Le week-end dernier, au détour d'une visite improvisée au Musée des Beaux-Arts d'Orléans, j'ai eu un aperçu de l'oeuvre de Martine Lafon. Artiste qui a investi sa recherche plastique autour de la couleur rouge, elle présente dans un petit espace des estampes accompagnées de photographies qui fonctionnent ainsi en binôme. Ces duos estampe/photographie renvoient à un même paysage. L'estampe aux tonalités rouges est en fait une interprétation monocolore de l'image photographique, mais elle est surtout une citation-hommage au peintre Mark Rothko. Martine Lafon questionne les rouges mouillés du peintre Rothko. De cette manière, elle ramène d'un pélerinage en Lettonie, pays de naissance de Rothko, des paysages gelés. Le traitement en rouge que Martine Lafon applique à ses paysages rend compte de leur aura fascinante. La couleur en effet séduit. Le rouge nous enveloppe et nous aspire. Notre regard est complètement capté par la peinture.
A voir jusqu'au 12 octobre !  

mercredi 19 septembre 2012

Lamia Ziadé


Découvrir des artistes qui nous étaient jusque-là inconnus, et qui de plus nous font l'effet d'une apparition merveilleuse, c'est toujours un moment magique.

C'est ce qui m'est arrivé samedi dernier quand je me suis rendue à l'exposition de la Fête de l'Humanité « Comme un souffle de liberté », qui regroupait plusieurs plasticiens du Maghreb et du Moyen-Orient. J'ai été frappée par les oeuvres de Lamia Ziadé, une artiste libanaise qui utilise la feutrine mais aussi d'autres tissus dans ses créations. Comment ne pas se rappeler les papiers découpés d'Henri Matisse ? Ou encore des oeuvres du pop art ? Les oeuvres de l'artiste qui étaient exposées représentaient des images de culture populaire : une couverture de cd fabriquée en feutrine, aux couleurs vives, figurant le visage ou la silhouette d'une chanteuse, le tout rassemblé dans un cadre avec un foulard coloré comme toile de fond.

Lamia Ziadé a réalisé toute une série sur les chanteuses. Samedi, je n'en ai eu qu'un échantillon.

Je ne connais pas la culture libanaise, tout comme sa musique. Elle est apparemment très populaire dans le monde arabe. Certaines interprêtes sont de véritables vedettes dans les sociétés orientales et arabes.

J'invite tous les amateurs d'art à aller visiter le site de cette artiste, http://www.lamiaziade.com/ par ailleurs illustratrice et écrivaine. Son univers vous enchantera peut-être comme il m'a enchantée.

mardi 26 juin 2012

Traces du végétal


"Traces du végétal", un bien joli titre pour le colloque qui s'est déroulé il y a deux semaines à la Maison des sciences humaines de l'Université d'Angers, les 13, 14 et 15 juin. Ce colloque s'est voulu pluridisciplinaire et a permis de croiser plusieurs regards spécialistes dans leur domaine propre. C'est en tant que spectatrice avide de connaître les différentes visions de chaque intervenant sur le thème de la trace (ou des traces) et du végétal que je suis allée à ce rendez-vous.

Pour la petite histoire, au hasard d'une rencontre professionnelle, c'est Régine Fabri, botaniste et responsable de la bibliothèque du jardin botanique national de Belgique, qui m'a informée de ce colloque.

Au total, 28 communications se sont succédées sur trois jours. Les différents exposés ont démontré que l'objet du colloque pouvait faire appel à une multitude d'approches. De la géographie à la littérature, le sujet aura été traité sous de nombreux angles. Une grande place aux arts plastiques était la part belle de la journée du jeudi. De plus, la Maison des sciences humaines accueillait justement le travail de Sandrine de Borman, une artiste belge qui a travaillé pendant un an en résidence au Jardin botanique national de Belgique. Elle présentait des oeuvre-papiers réalisées à partir de végétaux récupérés au gré de promenades au jardin et ensuite intégrés à un papier qu'elle fabrique elle-même. Elle exposait également des tissus empreints des différentes plantes. Nous avons eu aussi le plaisir d'assister à la première de la pièce Hortus (minor), un petit bijou théâtral qui nous donnerait presque la main verte.

On peut se demander pourquoi je m'attache à ce colloque, à ce thème tant mes préoccupations premières sont portées sur la photographie. Et bien justement la trace, c'est évidemment un processus physique qui fait sens en photographie ! Le papier va garder une empreinte d'une vision. C'est un procédé technique qui fixe une image, la capture. Le parallèle entre ces deux sujets est tout simplement évident. Et le hasard fait que je réfléchis actuellement à l'exploitation photographique d'empreintes végétales afin de constituer un herbier fantôme. Affaire à suivre.

mardi 24 avril 2012

VisitFinland par Martti Jämsä


Ces derniers jours, les murs du métro parisien sont enchantés par une nouvelle campagne publicitaire qui ravit nos yeux. Non je ne veux pas parler de l'affiche de l'exposition "Le Corps découvert" à l'Institut du monde arabe qui montre une paire de fesse tout en subtilité... Je veux parler de l'opération publicitaire de VisitFinland. La société utilise pour cela des images photographiques de Martti Jämsä, un photographe finlandais. Et on se demande justement comment résister à l'appel de la Finlande en voyant ces clichés.


Il y a dans ces photographies une extrême douceur, une sorte d'apaisement qui, dans le langage commercial de VisitFinland, signifie qu'il fait bon vivre en Finlande !

VisitFinland est tout simplement un site qui fait la promotion de ce pays comme une organisation touristique. Il n'en est pas à sa première campagne. Il avait justement utilisé des images d'un autre photographe de même nationalité, au printemps 2011 : Arno Rafael Minkkinen. Cet artiste est dans un registre différent de celui de Martti Jämsä. Lui parle plutôt d'une beauté sculpturale du corps dans son travail. Il met en scène le corps comme véritable sculpture dans un décor bucolique finlandais.

Martti Jämsä fait appel quant à lui à une photographie de l'intime. Au premier regard sur ces images, on ressent une grande part du « je » de l'artiste dans ses photographies. Il est impliqué totalement dans ses clichés. Ne serait-ce que les sujets qui en jaillissent, on voit tout de suite qu'ils photographie comme s'il écrivait son journal intime. Il capte des moments très personnels. Les silhouettes floues qu'il représente sont un instant particulier de profonde détente. Les photographies de Martti Jämsä sont précisément caractérisées par le flou. Cela donne une vision justement approximative des choses qui tend vers l'idée du songe. C'est en cela qu'on ressent une douceur dans ses images.




Le flou lui permet encore de tirer le portrait d'un jeune garçon qui porte un grand chapeau. Les détails sont ainsi effacés, il ne reste que la silhouette et le visage de cet enfant. Le transat lui aussi est flou. Paysage, personnes, objets, toujours le même flou.

Quand on est curieux, on trouve en effet la confirmation que ces photographies proviennent de moments personnels de l'artiste (voir http://beta.visitfinland.com/fr/articles/la-beaute-du-silence/). A ses images, nous projettons les notres. Nous sommes plongés dans cette vision quelque peu nostalgique de nos jeunes souvenirs de vacances.

Artiste à suivre de très près et curiosité quant à la prochaine trouvaille publicitaire de VisitFinland !

lundi 26 mars 2012

Youssef Nabil



Quelle chance j'ai eu de voir la dernière exposition de Youssef Nabil. Elle se terminait justement ce week-end. La Maison Européenne de la Photographie nous offre parfois ce genre de surprise qui nous éblouit. J'ai découvert ici (et je pense cependant avoir déjà vu ces images) des photographies au charme incroyable. C'est peut-être un charme venu d'Orient tant les photographies de l'auteur baignent au coeur de ses racines égyptiennes. Mais je crois surtout que j'ai été séduite par les couleurs et la lumière qui émanent de ces photographies.



Youssef Nabil utilise en effet une technique particulière pour sublimer les portraits qu'il capture : il peint sur ces images, c'est ce qui renforce la beauté de ses personnages. Ce passionné de cinéma aime tirer le portrait des vedettes de films, de certaines icones.



L'exposition nous présente aussi une série de portraits de vieils hommes yéménites. Cette utilisation de la couleur chez ce photographe crée une véritable aura aux personnes représentées. C'est bien cette beauté et cette lumière, qui étaient évoquées quelques lignes plus haut, qui sont révélées ici.




Il utilise ce même procédé pour ses auto-portraits ou ses paysages. On ne peut pas s'empêcher de penser à l'ancienne carte postale illustrée. Ce qui m'a rappelée un autre travail d'une autre artiste : Les Dépliants photographiques de Muriel Bordier. Bien sûr, cette photographe utilise le procédé de la colorisation dans un but différent, mais on retrouve le même aspect un peu kitch dans le résultat final. Les couleurs s'éloignent de la réalité pour atteindre un état de l'ordre du rêve. Le travail de Youssef Nabil nous plonge dans un monde surréel.



L'exposition de la MEP est maintenant finie mais une visite sur son site peut toujours plaire aux plus curieux : http://www.youssefnabil.com/