Mais qu'est-ce donc que
ces photographies de corps nus associés à d'étranges machines ?
Au secours ! Je viens de
rentrer dans l'atelier de torture de Joël Peter Witkin !
Mais non ces appareils,
aussi mystérieux soient-ils, ne servent pas à des séances
sadomasochistes mais font place à un univers à la fois drôle et
poétique. La VOZ'Galerie présente en effet des objets, des films et
des photographies de François Delebecque sous le titre Sculptures
photographiques lumineuses, «Hublots, cages et suspensions».
Une grande majorité des oeuvres photographiques montre des corps
tels des objets sculpturaux. Les nus sont beaux, sans vulgarité,
sans excès. Les nus ocres en sont la plus belle preuve, plus
intéressants par ailleurs que les photographies issues de la série
« Cordes ». Ils baignent presque tous dans le motif de la
feuille de vigne qui connote évidemment la sexualité ; ils prennent
parfois des postures de séduction, parfois des postures de jeu et d'autres fois des postures de
puissance. Les corps de François Delebecque dansent véritablement.
L'artiste a accompagné ses photographies de chariots, ces engins si
intrigants évoqués plus haut. Ce sont ces mêmes machines qui sont
utilisés dans la mise en scène photographiée. Comme l'auteur les
appelle, ce sont « les acteurs essentiels » de ses films
et photographies qui ont leurs propres forces en tant que pièces
indépendantes.
Au
sous-sol de la galerie, l'ambiance de la salle devient réellement
onirique. C'est dû aux sculptures lumineuses et aux films qui
occupent cet espace. En suspension, en boîte, en hublot, sur
chariot, la photographie devient un objet en trois dimensions. Sa
lecture est liée au dispositif de présentoir. Quelque chose de
jubilatoire émane de toutes ces sculptures lumineuses, ainsi que de
ces films. Les courts-métrage présentés traduisent l'univers
poétique de l'artiste.
Une
exposition très agréable qu'on doit aller voir avant le 24
novembre à la VOZ'Galerie à Boulogne-Billancourt. A vos agendas !